Une maison passive est une construction dont la consommation énergétique est très faible. L’habitat passif permet en effet de se contenter des apports solaires mais aussi des calories émises par les apports internes (vous, nous) pour satisfaire aux besoins de chauffage. Il s’agit donc d’une construction très basse consommation, reposant en grande partie sur l’usage « passif » des rayons du soleil. Pour parvenir à cette performance, des critères techniques incontournables doivent être appliqués. Si vous envisagez comme nous de construire une maison passive, voici une présentation complète de tout ce que vous devez savoir au sujet de cette maison écologique.
Le principe d’une maison passive est d’apporter à l’intérieur une température homogène dans toutes les pièces ainsi qu’un air sain tout au long de l’année. De l’architecture du bâtiment à son orientation en passant par l’enchaînement des différents volumes, tout est fait pour profiter au maximum de la chaleur et de la lumière du soleil.
Cette prise en compte des éléments naturels et la bonne intégration du bâtiment dans le paysage permet de réduire les coûts de consommation énergétique. Contrairement à la construction de maisons traditionnelles comme cela se faisait auparavant, une maison passive entraîne un surcoût. Celui-ci s’explique notamment par des choix architecturaux inédits ou par des matériaux plus performants et/ou biosourcés. Mais il faut voir ce prix plus élevé comme un investissement, la rentabilité étant possible après 15 ou 20 ans grâce à des consommations énergétiques très faibles.
Le fonctionnement d’une maison passive s’articule autour de plusieurs étapes :
La définition de l’habitat passif peut se résumer en une notion : la sobriété énergétique. Quelle que soit la zone géographique dans laquelle vous souhaitez vous établir, il existe une approche passive consistant :
Pour appliquer les bons principes d’une construction passive, vous pouvez vous lancer vous-même dans les travaux. En effet, l’auto-construction se développe notamment via des matériaux naturels comme le bois avec des maisons en kit.
Vous pouvez également faire le choix de vous tourner vers un architecte ou encore de chercher un constructeur pour votre projet de maison passive. Ces derniers sont de plus en plus nombreux et spécialisés.
Puisque les maisons passives et plus globalement les maisons écologiques et plus respectueuses de l’environnement deviennent la norme, beaucoup de professionnels interviennent sur ce créneau.
Vous pouvez trouver des architectes, des bureaux d’études, des maîtres d’œuvre et constructeurs de maisons individuelles pour vous accompagner partout en France.
Plusieurs acteurs émergent et proposent des solutions pertinentes :
N’hésitez pas à utiliser les annuaires de professionnels en construction écologique. Vous pouvez également consulter des revues spécialisées ou vous rapprocher de réseaux destinés aux professionnels de la construction durable. Ils regroupent souvent de nombreuses adresses de professionnels de confiance.
Pour qu’une maison applique les principes de la construction passive, il est important de respecter des règles précises et de choisir des matériaux adaptés. Vous pouvez exiger qu’elle dispose du label BEPAS (bâtiment à énergie passive) qui dérive directement du label Passivhaus allemand, véritable référence depuis une décennie.
Le BEPAS est un label qui garantit une construction bien plus performante que des maisons BBC, tout en restant toutefois moins efficient que les maisons BEPOS (bâtiment à énergie positive).
Durable lorsqu’il est issu de forêts dont la gestion est suivie de manière minutieuse, le bois est un matériau star de la construction écologique. Léger mais très robuste, esthétique et adapté à de nombreuses constructions, il permet de bâtir des maisons avec une ossature complète ou vient en finition via un bardage. L’avantage du bois est qu’il s’adapte à tous les projets ou presque, permettant de construire de petites maisons passives comme de grandes villas. Son intégration dans le paysage est d’ailleurs parfaite grâce aux nombreuses essences disponibles.
Comme un jeu à imbriquer, vous pouvez vous-même construire votre maison passive ou confier sa réalisation à un constructeur qui utilisera un kit. Grâce à la préparation en usine des éléments de la structure et à un ajustage sur place de la structure puis des différents éléments de finition, votre maison passive peut sortir de terre en un temps record. En effet, une construction en kit personnalisée peut être montée par une équipe en seulement huit semaines.
Construire une maison de plain-pied peut être cohérent avec les principes de l’habitat passif. Si l’on retrouve souvent des maisons sur plusieurs niveaux, notamment pour soigner le volume des façades vitrées orientées vers le sud, il existe aussi des maisons bien plus modestes de plain-pied. Avec une petite maison ou au contraire un pavillon avec une surface au sol généreuse mais sur un seul niveau, vous pouvez laisser parler votre créativité. Sachez qu’il existe certaines maisons de plain-pied très originales, comme les maisons passives enterrées ou semi-enterrées.
Il faut savoir que la construction d’une maison passive n’est pas la seule voie que vous pouvez suivre si vous souhaitez habiter dans un logement durable. Parce que ces constructions alternatives se multiplient et que cet habitat durable est désormais bien plus répandu, vous pouvez aussi acheter une maison passive déjà construite.
Les ventes de maisons passives peuvent s’effectuer par des particuliers en direct ou par des agents immobiliers.
Puisqu’elle est plus performante sur le plan énergétique et repose sur des choix techniques ou des matériaux plus performants, une maison passive possède un surcoût en comparaison d’une maison traditionnelle. Cette différence de prix varie selon les constructeurs et les matériaux retenus. Il n’est pas rare de constater un écart de tarif final variant de 10 à 20 % en France.
En fonction de la superficie, du coût du foncier et des différents équipements présents dans la maison, on pourra alors viser une rentabilité sur 15 à 20 ans grâce aux économies d’énergie réalisées.
Car il ne faut pas perdre de vue que les coûts d’exploitation d’une maison passive sont très réduits chaque mois.
En matière de construction passive, l’isolation thermique est le sujet principal qui doit concentrer votre attention. L’enveloppe extérieure du bâtiment doit constituer une peau sans présence de ponts thermiques. Cet élément est primordial pour réduire les déperditions de chaleur en comparaison à une construction classique. Cette bonne isolation doit être apportée par des panneaux isolants intégrés directement dans les murs (par exemple une ossature bois), mais aussi à l’aide de vitrages avec ossature doublée. Le triple vitrage est souvent recommandé. Attention également à la technique de pose, notamment dans le cas d’une rénovation. L’installation dans le bâti des fenêtres est cruciale car aucun espace ne doit être présent pour générer des déperditions.
Un des grands principes de l’habitat passif est de disposer de bâtiments compacts, ayant une surface extérieure réduite. Pour un contenu de volume noté V, la surface du matériau constituant les parois (notée Sp), doit être la plus petite. Il faut rechercher le facteur de compacité le plus faible en appliquant le rapport Sp/V.
Les besoins en chauffage ne doivent pas dépasser 15 kWh/(m²/an) – ou puissance de chauffe < 10 W/m² – pour qu’une maison soit qualifiée de passive et dispose de performances véritablement durables. Mais alors, pour une bonne isolation et une exploitation de la chaleur disponible sous toutes ses formes, quelle solution de chauffage choisir concrètement ?
La meilleure solution consiste à installer un chauffage seul ou un chauffage d’appoint électrique alimenté à l’aide de panneaux solaires. Rien ne vous empêche également de privilégier le bois et le confort apporté par un poêle pour le chauffage. Ces appareils se prêtent parfaitement au chauffage des pièces de vie avec un coût très réduit. Enfin, il est possible de coupler votre système de VMC double flux avec une pompe à chaleur (VMC thermodynamique). Dans ce cas, les calories présentes dans l’air extérieur pourront être captées pour venir chauffer à l’intérieur les pièces grâce au réseau de soufflage d’air.
Outre le chauffage des pièces, c’est aussi le chauffage de l’eau qu’il faut soigner. Pour votre production d’eau chaude sanitaire, vous pouvez choisir des ballons d’eau chaude thermodynamiques ou un système solaire.
Construire une maison passive, c’est découvrir de très nombreux sujets techniques et notamment des indicateurs à respecter. Cette écoconstruction est le fruit d’un équilibre fin entre plusieurs valeurs que sont par exemple le U, le R et le λ. Vous avez besoin d’une petite mise au point ?
Il s’agit du coefficient de transmission thermique. Exprimé en W/m².K, il permet d’identifier le pouvoir isolant des matériaux. Plus la valeur est faible, plus le matériau est isolant.
Cette valeur désigne la résistance thermique, autrement dit la capacité que possède un matériau à s’opposer à la transmission des calories qu’il capte. Avec une valeur R élevée (exprimée en m².K/W), un matériau possède une capacité isolante importante.
Cette donnée désigne le coefficient de conductivité thermique. En W/m.K, le λ est mesuré en laboratoire et permet, en étant couplé avec l’épaisseur d’un matériau, de définir la résistance thermique R.
Toutes ces valeurs permettent de soigner l’isolation d’une maison passive et de faire des choix cohérents pour gérer les transferts de chaleur au mieux selon les besoins. On le comprend, il faut donc concevoir sa maison passive et choisir des matériaux selon leurs propriétés isolantes (la conductivité), mais aussi le rayonnement de la matière ou encore sa résistance thermique. En effet, cette résistance thermique – également appelée convection – contribue directement à l’étanchéité thermique et à la réduction du passage du flux de chaleur à l’intérieur. Dans un contexte de circulation d’air limité, un matériau avec une résistance thermique adaptée permet de limiter les déperditions… ce qui assure un confort optimal.
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